lundi 6 août 2007

Children of Men
Les Fils de l’homme

2006 – Japon – RU – USA – Alfonso Cuarón
http://french.imdb.com/title/tt0206634/


Décidément, après «28 semaines plus tard», les bons films d’anticipation viennent d’Angleterre. Alfonso Cuarón qui nous avait déjà offert le premier «vrai» film de la franchise «Harry Potter», synthétise dans sa dernière livraison toutes les tendances les plus déprimantes de notre société, livrant ainsi une œuvre très pessimiste mais néanmoins profondément humaniste.

The last one to die, please turn out the light

En terme de fin du monde, «Les fils de l’homme» propose une hypothèse originale et fascinante, les humains ne pouvant plus procréer, l’humanité et promise à sa fin, mais à long terme. Le film se situe 18 années après la dernière naissance. Les écoles, faute d’enfants, n’ont plus d’utilités, ce ne sont plus les doyens de l’humanité qui sont mis en avant, mais les personnes les plus jeunes. Dans ce contexte de crise, les pays occidentaux ont cédés aux crises les plus extrêmes, les Etats-Unis, l’Europe continentale et à feu et à sang, seule l’Angleterre, au prix d’une dictature militaire, maintient un semblant de paix civile. Mais à quel prix, attentats, politique ultra violente de lutte contre l’immigration clandestine, kits de suicides en vente libre dans les pharmacies, le film offre une vision post 9/11 des plus glauques.

Ce pitch est particulièrement titillant d’un point de vue intellectuel, difficile de ne pas se demander à quoi ressemblerait un monde ou personne n’a moins de 40, 60 ou 80 ans. Difficile de ne pas essayer d’imaginer à quel rythme disparaîtrait tout ce qui fait notre quotidien aujourd’hui. Quand sortirait le dernier film, la dernière voiture, à quoi ressemblerait une police, une armée de sexagénaires… Ce n’est pas l’un des moindres mérites de ce scénario que de nous amener à réfléchir ainsi.

No children. No future. No hope

En choisissant comme personnage principal un homme assez lambda, qui se voit forcer de choisir son camp et d’agir, Alfonso Cuarón ne fait que renforcer la tonalité politique de son message. Clive Owen est parfait dans ce rôle, au milieu d’un casting éblouissant, Julian Moore impeccable comme d’habitude et Michael Caine qui nous offre le bonheur d’un vrai rôle et pas d’un simple caméo.

Le réalisateur fait également le choix d’une approche très réaliste, très crédible de sa vision du futur. Une sorte de «Blade runner» à l’européenne, beaucoup moins spectaculaire, mais chargée d’un nombre insensé de détails, tous plus pertinents les uns que les autres, tags, affiches, clip vidéos passés en boucle dans les transports en communs, publicités télévisuelles, infos, éléments de décors ou de costumes font de «Children of men» un film complètement immersif.

Pour finir, il faut signaler que les scènes de guérilla urbaines sont d’un réalisme stupéfiant et d’une violence froide tout à fait saisissante. Booster d’effets digitaux, le réalisateur propose de longs plans séquences de combats, très lisibles, très réalistes et tout simplement très prenants.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Children of men" est un très bon F2FDM. Et aussi le meilleur film de Sf de l'an passé. Plein de bonnes idées, une mise en scène bien fichu. Les scènes finales de guérilla urbaine sont saisissantes.

Anonyme a dit…

J'ai retenu de ce film les scènes de guérilla à l'échelle de la planète. Cela fait froid dans le dos parce que l'état de fait est très vraisemblable. Le bémol du film est la fin (très prématurée) de Juliane Moore.