mercredi 12 décembre 2007

Comment j'ai fêté la fin du monde
Cum mi-am petrecut sfarsitul lumii

2006 – Roumanie France - Catalin Mitulescu

http://www.imdb.com/title/tt0799991/

Je préviens tout de suite, ce film n’a de rapport avec la fin du monde que par son titre. Il ne s’agit absolument pas d’un f2fdm, mais les règles étant faites pour être transgressées, je ne vais pas me priver de parler d’un bon film sous le prétexte qu’il ne cadre pas avec la norme que j’ai moi-même édictée !

S’il ne parle pas de la fin du monde, ce film raconte en tous cas la fin d’un monde, celui de la Roumanie de Nicolae Ceausescu. Situé juste avant les évènements de décembre 1989, «Comment j'ai fêté la fin du monde» est une chronique très tendre de la vie d’un jeune garçon de 7 ans, Lalalilu, et de sa (très jolie) sœur Eva. Que ce soit la vie de famille, le lycée ou le voisinage, tout l’univers des deux personnages est en permanence sous la pression du régime. Ce poids n’est pas représenté sous la forme d’une dictature cruelle ou violente, mais plutôt comme une sorte de réserve dans les comportements, une hypocrisie provinciale ou la Securitate remplacerait le Quand dira-t-on.

La force du film est toute entière dans la subtilité de la narration, dans sa capacité à raconter sans jamais trop appuyer sur les explications, dans la finesse de la direction des jeunes acteurs et dans le mélange des genres, comédie romantique, critique sociale, chronique historique…

lundi 6 août 2007

Children of Men
Les Fils de l’homme

2006 – Japon – RU – USA – Alfonso Cuarón
http://french.imdb.com/title/tt0206634/


Décidément, après «28 semaines plus tard», les bons films d’anticipation viennent d’Angleterre. Alfonso Cuarón qui nous avait déjà offert le premier «vrai» film de la franchise «Harry Potter», synthétise dans sa dernière livraison toutes les tendances les plus déprimantes de notre société, livrant ainsi une œuvre très pessimiste mais néanmoins profondément humaniste.

The last one to die, please turn out the light

En terme de fin du monde, «Les fils de l’homme» propose une hypothèse originale et fascinante, les humains ne pouvant plus procréer, l’humanité et promise à sa fin, mais à long terme. Le film se situe 18 années après la dernière naissance. Les écoles, faute d’enfants, n’ont plus d’utilités, ce ne sont plus les doyens de l’humanité qui sont mis en avant, mais les personnes les plus jeunes. Dans ce contexte de crise, les pays occidentaux ont cédés aux crises les plus extrêmes, les Etats-Unis, l’Europe continentale et à feu et à sang, seule l’Angleterre, au prix d’une dictature militaire, maintient un semblant de paix civile. Mais à quel prix, attentats, politique ultra violente de lutte contre l’immigration clandestine, kits de suicides en vente libre dans les pharmacies, le film offre une vision post 9/11 des plus glauques.

Ce pitch est particulièrement titillant d’un point de vue intellectuel, difficile de ne pas se demander à quoi ressemblerait un monde ou personne n’a moins de 40, 60 ou 80 ans. Difficile de ne pas essayer d’imaginer à quel rythme disparaîtrait tout ce qui fait notre quotidien aujourd’hui. Quand sortirait le dernier film, la dernière voiture, à quoi ressemblerait une police, une armée de sexagénaires… Ce n’est pas l’un des moindres mérites de ce scénario que de nous amener à réfléchir ainsi.

No children. No future. No hope

En choisissant comme personnage principal un homme assez lambda, qui se voit forcer de choisir son camp et d’agir, Alfonso Cuarón ne fait que renforcer la tonalité politique de son message. Clive Owen est parfait dans ce rôle, au milieu d’un casting éblouissant, Julian Moore impeccable comme d’habitude et Michael Caine qui nous offre le bonheur d’un vrai rôle et pas d’un simple caméo.

Le réalisateur fait également le choix d’une approche très réaliste, très crédible de sa vision du futur. Une sorte de «Blade runner» à l’européenne, beaucoup moins spectaculaire, mais chargée d’un nombre insensé de détails, tous plus pertinents les uns que les autres, tags, affiches, clip vidéos passés en boucle dans les transports en communs, publicités télévisuelles, infos, éléments de décors ou de costumes font de «Children of men» un film complètement immersif.

Pour finir, il faut signaler que les scènes de guérilla urbaines sont d’un réalisme stupéfiant et d’une violence froide tout à fait saisissante. Booster d’effets digitaux, le réalisateur propose de longs plans séquences de combats, très lisibles, très réalistes et tout simplement très prenants.

jeudi 2 août 2007

28 weeks later
28 semaines plus tard


2007 – R.U. – Espagne - Juan Carlos Fresnadillo

http://www.imdb.com/title/tt0463854/


Il est rare qu’une suite surpasse l’original (vieux troll…), voici une des exceptions à la règle. «28 semaines plus tard» est la suite de «28 jours plus tard» que Danny Boyle réalisait en 2002. Le réalisateur de «Trainspotting» avait tenté un remake / hommage aux grands films de morts-vivants. Pari à moitié réussi, coté tout bon, un vivifiant rajeunissement du pitch : l’épidémie ne transforme plus les gens en zombies mais en fous furieux aux pulsions meurtrières (tendance démembrement à mains nues), comme ils ne sont pas morts, ils sont beaucoup plus rapides. Exit les créatures de Roméro qui carburent au Valium, bonjour les monstres Tour de France dopés à la Testostérone. Et, donc, comme ils ne sont pas morts, quand il n’y a plus rien à manger, ils meurent et l’infection s’éteint. Coté moins bon, un casting assez moyen et un scénario plutôt flemmard.

La suite commence en reprenant légèrement avant la fin du 1er film. Un groupe de survivants dans un cottage vont subir l’attaque de trop et se faire massacrer. Seul survivant, l’excellent Robert Carlyle qui ne réussit à fuir qu’en abandonnant sa femme. L’Angleterre est devenue un désert quasiment vide de tout habitant. Cut.

Toujours en avance d’une idée à la con, les USA (sous mandat de l’ONU) décident de repeupler un quartier de Londres en rapatriant des britanniques qui se trouvaient off-shore au moment de la crise. L’ami Carlyle (Don) fait donc venir ses deux ados de leurs vacances à Disneyland. Mais l’infection repart de plus belle et l’armée ne trouve comme solution que l’anéantissement pur et simple (ambiance : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens »). Pour les enfants, un petit groupe de civils et un membre des commandos commence alors une bonne partie de survival horor.

Le scénario est très simple, très linéaire, mais très bien fichu, il sait parfaitement utiliser un relativement petit nombre de protagonistes pour faire avancer l’histoire : la femme de Don, bien que mordue n’est pas morte, elle est devenue porteuse « saine » du virus, mais c’est elle qui va relancer la contagion. Don, tel Saturne, enragé à son tour poursuit ses enfants pour les dévorer…

Le gore est bien présent (dont une scène d’hélicoptère jumelle à Planet Terror de Roberto Rodriguez) et contribue bien à l’ambiance oppressante du film. Les moyens sont conséquents, décors urbains à l’abandon, digne du 93 pendant les émeutes et des FX plutôt convainquant.

Bref, sans rien révolutionner, «28 semaines plus tard», propose un film très efficace, assez intelligent et bien ancré dans notre époque. Plutôt pas mal.

vendredi 15 juin 2007

Def-Con 4


1984 – Canada – Paul Donovan

http://www.imdb.com/title/tt0087130/

Je parlais récemment dans un post sur «Resident Evil Apocalypse» des faiseurs de films qui réussissaient à engloutir des sommes phénoménales dans la production de film d'une médiocrité crasse par faute de toute ambition. Avec Def-Con 4, nous avons ici la démonstration de l'exemple inverse, des gens qui avaient des ambitions inverse à leur budget, et qui ont malgré tout, réfléchis intelligemment à la façon de le dépenser. C'est toute l'école du Z et de l'exploitation qui se retrouve dans ce genre de production : débrouillardise, créativité et culot.

Attention, le film est toutefois loin d'être un chef-d'œuvre incontournable, non, il est plutôt à classer du coté des petits nanars sympa, mais, malgré tout, se sent à chaque instant l'envie de faire du cinéma.

Petit rappel du pitch : Dans une station spatiale militaire bourrée de missiles nucléaires, trois astronautes assistent au début de la 3ème Guerre Mondiales. Ramené sur terre, ils sont confrontés à l'anarchie régnante, survivalistes solitaires, errants livrés à eux-mêmes, paramilitaires fascizoïdes, le retour au bercail va être difficile.

La partie la plus F2FDM du film, celle du début du conflit, est particulièrement bien menée. La vision des explosions nucléaires via les moniteurs de la station spatiale, suivie de la neige qui remplace les images de toutes les télévisions, pendant que l'équipage s'engueule pour savoir s'avoir s'il doit ou non drop the payload constitue un modèle d'ouverture.

La suite se gâte un peu, elle vise plutôt la récup post apocalyptique, genre «Mad Max» mâtiné de «survival horor» mais la bonne volonté de l'équipe chargée des décors est cruellement confrontée aux manques de moyens et ne réussie pas à relevé le niveau. Le casting des vilains se révèle également en faute. Ni le leader des paramilitaires, tout droit échappé d'un boys band, pas plus que son second (le soldat des Villages Peoples ?), ne sont crédibles, ne serait-ce qu'une seconde en méchants. Ni à priori en quoique ce soit d'ailleurs.

Toutefois, à qui sait bien regarder, le film offre sont lot de petits plaisirs visuels, de petites surprises et gagne la sympathie.

Vive Corman, Vive le Z.

jeudi 24 mai 2007

La Fin du monde
End of the world

1931 – France - Abel Gance

http://www.imdb.com/title/tt0021864/

Pas de pot, je trouve un vrai film «classique», en noir et blanc, des années 30 et qui parle de la fin du monde, je me dis que je vais relevé le niveau du blog et intéresser les cinéphiles hardcore et patatras c’est un gros navet !
Et oui, les daubes sont apparues en même temps que le cinéma !

Sur le papier, cela partait pourtant très bien ; réalisateur : Abel Gance, à qui l’on doit le «Napoléon d’Abel Gance», (un film ou la caméra bouge plus que dans un film de Tony Scott) un authentique chef-d’œuvre, ou «Un grand amour de Beethoven», un de mes films préférés avec Harry Baur.
Le pitch de départ est également assez simple, c’est en gros celui d’ «Armageddon», une comète filoche vers la Terre et va tout péter.

Mais il semble que M. Gance relevait alors d’une crise mystique car dans le traitement de son sujet il va greffer des sous intrigues d’une complexité incroyable ; le frère de l’astronome à l’origine de la découverte de la comète, un comédien spécialisé dans le rôle de Jésus devient fou à la suite d’une bagarre. Gance filme alors de longues scènes de délires rendues pénibles par le poids de pathos.
De plus, la petite amie du frère de l’astronome à l’origine de la découverte de la comète, est la proie d’un infâme homme d’affaire, ce vil millionnaire n’aura de cesse que de mettre des bâtons dans les roues au projet de «Société Universelle» que l’astronome souhaite promouvoir si la comète épargne la Terre.
Abel Gance bénéficie néanmoins d’une circonstance atténuante, le film date de 1931 et c’est un des (le ?) premiers films français parlants. Il faut savoir que ce passage du muet au parlant c’est fait d’une façon très brutales et bien souvent au prix de la qualité des films. Explication : en 1929 le cinéma est une industrie depuis presque vingt ans, les réalisateurs et les acteurs, guidés par des génies (Griffith, Chaplin, Lang, Murnau…) maîtrisent parfaitement la grammaire du muet. Le jeu des comédiens est passé de la pantomime des débuts à une subtilité incroyable. Le gros plan sur les visages permet de faire passer en finesse une vaste palette d’émotion. Le parlant va balayé tout cela d’un revers de la main, acculé par le public qui réclame du sonore à cors et à cris (sic), les producteurs basculent le plus rapidement possible tout leurs projets du muet au parlant, aux metteurs en scènes et aux acteurs de s’adapter. Il y aura de la casse, les réalisateurs doivent composer avec une cabine de prise de son grosse comme une caravane, des micros qui empêchent les acteurs de bouger, les comédiens ne peuvent plus recevoir d’indications de jeu pendant les prises et sont souvent exécrables. Les historiens du cinéma considèrent cette période comme maudite.
C'est sur la fin du film qu’Abel Gance rattrape un peu le coup : tour du monde de la panique,
et scènes de partouzes endiablées (on n’est pas chez Marc Dorcell non plus) relèvent un peu le niveau.
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jeudi 26 avril 2007

Le Choc des Mondes
When Worlds Collide

1951 – USA – Rudolph Maté

http://imdb.com/title/tt0044207/

Voici encore un de mes premiers souvenirs télévisuels d’enfance, et un film qui m’a profondément marqué. Il faut dire que l’histoire avait de quoi frappé l’imagination du jeune garçon de 8/9 ans que j’étais alors : Des scientifiques découvrent qu’une planète (Zyra) se dirige a proximité de la Terre à très grande vitesse, si d’après leurs calculs elle doit l’éviter, ce n’est pas le cas de son satellite (Bellus) qui doit inexorablement venir nous percuter, causant ainsi LA FIN DU MONDE ! Dans un gigantesque effort, un groupe d’hommes et de femmes construisent une fusée, qui telle l’Arche de Noé, permettra à une cinquantaine de personnes de fuir la Terre pour rejoindre Zyra (qui présente des conditions climatiques comparables, avouez que c’est du bol).
Les américains appel ça un « Classic Sci-fi movie », comme «Le jour où la Terre s’arrêta» ou «La chose d’un autre Monde», et c’est vrai qu’à tout point de vue ce film est un classique et même disons-le, un chef-d’œuvre. C’est de lui que «Deep impact» ou «Armageddon» s’inspire et il est cité régulièrement dans d’autres films (la version Spielberg de «La guerre des Mondes», par exemple).
Tiré d’un roman très populaire à l’époque (que je n’ai pas lu), le script du «Choc des Mondes» est basé sur un rythme très tendu. De plus le film est très court, 83 minutes, ce qui ne laisse pas beaucoup de place aux temps morts.
La mise en place est rapide, elle nous fait découvrir la situation et les principaux personnages, elle donne une large place aux institutions (ONU) et aux médias (TV, radio et presse) qui couvrent évidement l’événement. Cette partie fait souvent penser à l’excellent «Contact» de Robert Zemeckis. Le film se focalise ensuite sur le délirant projet de la construction du vaisseau spatial, et il accumule les détails accrocheurs et bien pensés qui rendent très crédible l’histoire :
La préparation du fret : animaux, livres microfilmés,… L’environnement de la base, les affiches, le calendrier qui compte les jours jusqu’à l’impact. La construction de la fusée elle-même et de sa rampe de lancement utilise de sublimes matte-paintings. La direction artistique du film est tout simplement époustouflante, la puissance graphique des décors, les effets-spéciaux sont, pour l'époque, de tout premier ordre. Les détails techniques. Lors du passage de Zyra, le film vire au film catastrophe et il assure carrément le spectacle («Le jours d’après» n’est pas loin) La fin du film, elle, offre son quota de vols intersidéraux. Et de mondes étranges (avec des matte nettement moins réussi) Mais la force du film, ce sont ces vraies trouvailles scénaristiques qui marquent l’esprit et frappe durablement la mémoire :
L’argent qui ne vaut plus rien et qui sert à allumer les cigarettes (Serge, si tu nous écoutes...)La planète meurtrière qui se rapproche au fil des jours. Et ma scène préférée, le méchant milliardaire paralytique qui voit la fusée partir sans lui, qui se redresse et se met à marcher ! Avouer que le programme est copieux, bigger than life au possible et fantastiquement produit, Redde Caesari quae sunt Caesaris, et quae sunt Dei Deo, George Pal (le producteur) à laissé une trace plus profonde que Rudolph Matté.
Sachez enfin que Stephen Sommers, le réalisateur de «La Momie» sortira son remake en 2008, le film est aujourd’hui en pré-prod sans aucune indication sur le casting, affaire à suivre.

vendredi 20 avril 2007

Je suis une légende
The last man on earth

1964 – USA Italie - Ubaldo Ragona & Sidney Salkow
http://imdb.com/title/tt0058700/

Je vous parlais dans mon premier post du «Survivant» avec Charlton Heston. Voici un film qui le précède de sept années et qui s’inspire du même roman «Je suis une légende» de Richard Matheson. Cette version ci, beaucoup plus fidèle au roman, le doit sans aucun doute au fait que Matheson lui-même participa au scénario. Toutefois, déçu du résultat final il demanda a changer son nom au générique pour apparaître sous un pseudo…

«The last man on earth» s’il est plus fidèle au roman apparaît également comme beaucoup plus psychologique que la version de 1971. Les longs monologues intérieurs de Vincent Price, ses glauques errances dans la ville abandonnées, la présence, moins violente mais peut-être encore plus déprimante des morts-vivants qui la hante produisent une sensation particulièrement délétère.

Vincent Price est évidemment parfait dans le rôle du savant survivant, chasseur de mort-vivants, veuf éploré et à la limite de basculer dans la folie à force de solitude.

La personnalité du héros est également plus approfondie, grâce notamment à un long flash-back qui décrit la mort de sa famille. Version plus psychologique donc, plus intimiste également, presque théâtrale, avec comme principale décor la maison délabrée du héros.

L’aspect budgétaire n’est sans doute pas éloigné de ce parti pris, et honnêtement, le film fait assez fauché. Il s’agit d’une co-production Américano-italienne ou Price représente la partie US du film, tout le reste étant italien. On se doute que c’est l’aspect minimaliste du script qui a intéressé à priori le producteur (le dernier homme sur la terre, ça doit pas être cher ça Coco). Bref tous les autres acteurs sont italiens, parfois doublé un peu hâtivement, et surtout les décors extérieurs sont filmés dans une banlieue romaine particulièrement cheap. Tout cela contribue malheureusement à tirer le film vers le bas et le prive d’une dimension plus spectaculaire qui aurait fournit un excellent contrepoint à la situation du personnage principal.

La comparaison entre les deux versions du films apporte néanmoins une pierre à la longue histoire (troll ?) des transferts entre littérature et septième art. Entre fidélité et adaptation, respect de l’œuvre originale et volonté de réaliser un film qui soit lui-même une nouvelle création, les exemples ne manquent pas, d’ «Autant en emporte le vent» au «Da Vinci Code» en passant par «Apocalypse Now» (l’option viol du roman) ou le premier «Harry Potter» (la version album Panini). A mon humble avis, c’est en explorant plus franchement l’univers ce monde déserté de tous ses habitants, quitte à s’éloigner plus franchement du roman, que la version avec Charlton Heston tire sa force.

La ou curieusement les deux films se rejoignent, c’est dans leurs traitement du début (mêmes plans larges de paysages urbains déserts ou traînent cadavres et voitures abandonnées) et de la fin (exécution Christique du héros, le flanc percé d’une lance).

"Je suis une légende" est donc d'une pièce rare à découvrir absolument, au plaisir toujours renouvelé d'un film avec Vincent Price (dont une scène d'anthologie ou il passe du fou rire à la crise de larmes), s'ajoute de nombreux points positifs, comme ses morts-vivants qui ont sans doute inspirer Romero, le charme un peu désuet de l'approche néo-classique du script et de belles idées de fin du monde (la ronde des camions militaires qui viennent chercher les cadavres pour les bruler).

Pour finir, une anecdote amusante, le producteur, pas si finaud que ça c’est loupé sur le copyright, du coup le film n’est pas protégé. Il est donc téléchargeable légalement sur de nombreux sites !