jeudi 24 mai 2007

La Fin du monde
End of the world

1931 – France - Abel Gance

http://www.imdb.com/title/tt0021864/

Pas de pot, je trouve un vrai film «classique», en noir et blanc, des années 30 et qui parle de la fin du monde, je me dis que je vais relevé le niveau du blog et intéresser les cinéphiles hardcore et patatras c’est un gros navet !
Et oui, les daubes sont apparues en même temps que le cinéma !

Sur le papier, cela partait pourtant très bien ; réalisateur : Abel Gance, à qui l’on doit le «Napoléon d’Abel Gance», (un film ou la caméra bouge plus que dans un film de Tony Scott) un authentique chef-d’œuvre, ou «Un grand amour de Beethoven», un de mes films préférés avec Harry Baur.
Le pitch de départ est également assez simple, c’est en gros celui d’ «Armageddon», une comète filoche vers la Terre et va tout péter.

Mais il semble que M. Gance relevait alors d’une crise mystique car dans le traitement de son sujet il va greffer des sous intrigues d’une complexité incroyable ; le frère de l’astronome à l’origine de la découverte de la comète, un comédien spécialisé dans le rôle de Jésus devient fou à la suite d’une bagarre. Gance filme alors de longues scènes de délires rendues pénibles par le poids de pathos.
De plus, la petite amie du frère de l’astronome à l’origine de la découverte de la comète, est la proie d’un infâme homme d’affaire, ce vil millionnaire n’aura de cesse que de mettre des bâtons dans les roues au projet de «Société Universelle» que l’astronome souhaite promouvoir si la comète épargne la Terre.
Abel Gance bénéficie néanmoins d’une circonstance atténuante, le film date de 1931 et c’est un des (le ?) premiers films français parlants. Il faut savoir que ce passage du muet au parlant c’est fait d’une façon très brutales et bien souvent au prix de la qualité des films. Explication : en 1929 le cinéma est une industrie depuis presque vingt ans, les réalisateurs et les acteurs, guidés par des génies (Griffith, Chaplin, Lang, Murnau…) maîtrisent parfaitement la grammaire du muet. Le jeu des comédiens est passé de la pantomime des débuts à une subtilité incroyable. Le gros plan sur les visages permet de faire passer en finesse une vaste palette d’émotion. Le parlant va balayé tout cela d’un revers de la main, acculé par le public qui réclame du sonore à cors et à cris (sic), les producteurs basculent le plus rapidement possible tout leurs projets du muet au parlant, aux metteurs en scènes et aux acteurs de s’adapter. Il y aura de la casse, les réalisateurs doivent composer avec une cabine de prise de son grosse comme une caravane, des micros qui empêchent les acteurs de bouger, les comédiens ne peuvent plus recevoir d’indications de jeu pendant les prises et sont souvent exécrables. Les historiens du cinéma considèrent cette période comme maudite.
C'est sur la fin du film qu’Abel Gance rattrape un peu le coup : tour du monde de la panique,
et scènes de partouzes endiablées (on n’est pas chez Marc Dorcell non plus) relèvent un peu le niveau.
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